Actions
Le Fonds de Dotation Cluny agit dans deux directions : l’une comme acteur scientifique et financier d’un projet « la maison des dragons », l’autre comme partenaire dans la recherche de financements pour d’autres projets conduits par des associations constituées autour d’ouvrages Clunisiens. C’est donc, à la fois, un fonds opérationnel et un fonds redistributeur.
Projets dans lesquels le fonds de dotation Cluny est impliqué :
La Maison des Dragons
La première action du centre concerne la Maison des Dragons à Cluny.
L’abbaye de Cluny a été, pour l’occident médiéval, un phare des arts et de la pensée. À son image, le bourg monastique était d’une particulière splendeur. Aujourd’hui encore, Cluny est, de toute l’Europe, la ville où se rencontre le plus grand nombre de maisons du XIIe siècle.
Construite à l’articulation des esthétiques romanes et gothiques, la Maison des Dragons est d’un intérêt de tout premier ordre. Sa très belle claire-voie est classée “Monument Historique”. À l’intérieur, d’importants aménagements et équipements témoignent de la vie domestique médiévale et suscitent aujourd’hui la curiosité des visiteurs.
Fin 2011, le Fonds de Dotation Cluny s’est rendu acquéreur de ce témoignage de l’Histoire à la dimension universelle, amorçant une action déterminante pour le développement du site.
La Maison des Dragons, ainsi préservée, est étudiée, restaurée et fait l’objet de publications complémentaires les unes des autres, destinées au grand public comme au monde scientifique.
Durant toute la durée des études et de sa restauration, cette maison qui est l’une des rares demeures romano-gothiques du territoire français aujourd’hui accessibles au public, s’offre à la visite, pour une découverte d’une très grande richesse historique.
Les fouilles dans la Maison des Dragons
A la demande du Fonds de dotation Cluny, trois campagnes de fouilles ont été menées, sous la direction d’Erica Gaugé (société EVEHA), avec le concours de fouilleurs bénévoles. Les fouilles du sol de la maison, comme l’étude détaillée des murs, ont pour but de fournir le maximum de connaissances sur la maison, pour :
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d’une part : nourrir la compréhension de son histoire propre et permettre d’élaborer, en toute connaissance de cause, un programme de restauration et d’aménagement ;
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d’autre part : apporter des informations sur les modalités de l’urbanisation du centre du bourg de Cluny, notamment avant la construction de la maison des Dragons
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enfin, apporter, d’une manière générale, une plus grande compréhension des modes de vie en ville au Moyen-Âge.
Ces campagnes n’ont pas déçu leurs commanditaires. Il s’est avéré que l’arrière-cour de la maison était bien autrefois occupée par un espace bâti, et que la maison était donc plus profonde qu’actuellement, ce qui n’était pas connu jusque-là. Par ailleurs, deux murs appartenant à une construction antérieure ont été retrouvés dans l’emprise de la cour.
Les campagnes suivantes ont permis :
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d’identifier sur la partie nord de la maison et dans l’arrière-cour, en dessous du niveau actuel, les maçonneries d’une maison du XIe siècle ainsi que des traces carbonées dans des liants de maçonnerie indiquant un bâti encore plus ancien (IXe siècle)
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de préciser la configuration originelle de la maison, et notamment les relations entre les murs latéraux (mitoyens avec les propriétés voisines) et les murs de façade ou de refend, ceci afin d’établir une chronologie des phases de construction de la maison des Dragons et l’organisation de son espace intérieur ; c’est ainsi qu’il est apparu que la partie centrale de la maison était vide du sol au toit et était parcourue de coursières et d’escaliers permettant de la desservir verticalement et latéralement, cette fonction étant attestée par des portes latérales au 1er étage permettant de desservir les maisons voisines
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de récolter un abondant matériel archéologique (objets du quotidien, céramiques, terres cuites architecturales et décoratives, ossements d’animaux) qui demande désormais à être analysé.
Enfin une opération de dendrochronologie a permis de préciser la date de la maison en élévation (autour de 1215). Les mêmes analyses ont permis de dater une grosse transformation dans le 1er tiers du XVIIe siècle époque à laquelle planchers, plafonds, cloisons et cheminées sont construits dans la partie centrale vide jusqu’alors. Précisons que cette datation a été rendue possible et financée grâce au Prix Dendrotech remporté par le Fonds de Dotation Cluny à l’occasion d’un concours organisé par La Fondation Mérimée.
Musée d’art et d’archéologie de Cluny
Don au Musée d’art et d’archéologie de Cluny
Un chapiteau du palais « disparu »
Mis en vente par le commissaire-priseur de Mâcon le 23 juin 2012 un chapiteau gothique datable du XIIIe siècle et provenant sans doute des bâtiments conventuels de l’abbaye de Cluny a été acquis par le Fonds de Dotation Cluny en vue d’enrichir les collections du Musée d’Art et d’Archéologie de Cluny (Palais Jean de Bourbon).
Cette acquisition a été possible grâce à l’identification du chapiteau comme provenant de Cluny, le rapprochement stylistique de sa facture avec les sculptures ornant les claires-voies de la façade du Palais dit du pape Gélase a été établi par Jean-Denis Salvèque.
Ce bâtiment, construit au-devant de la façade de la seconde église abbatiale CLUNY II, a été agrandi vers l’ouest à l’époque gothique en deux campagnes et complété par une aile au sud reliant le palais avec l’hôtellerie de l’abbé Hugues.
C’est sans doute à cette aile détruite à partir de juin 1798 qu’appartient ce chapiteau qui devait orner la claire-voie de l’étage.
D’une excellente facture la corbeille du chapiteau est ornée de deux rangées de feuilles et de fruits globuleux proches des nèfles. Un chapiteau présentant le même décor orne le porche de l’église de Saint-Père sous Vézelay dans le département de l’Yonne.
L’Abbaye de San Benedetto Po, Lombardie, Italie
Le fonds de dotation est intervenu pour contribuer à la restauration de cette abbaye bénédictine très connue, endommagée à la suite d’un séisme en 2012 dont l’épicentre était l’Emilie-Romagne mais qui a ravagé également la plaine du Po.
Le Prieuré Clunisien de Saint-Pierre de Rompon au Pouzin, Ardèche
Cette abbaye située sur la commune du Pouzin, en Ardèche, se trouve sur un plateau dominant le village, ainsi que le confluent entre la Drôme et le Rhône, au débouché de la vallée de l’Ouvèze.
Fondée en 977, grâce à une donation, l’église dédiée à Saint-Pierre devient un prieuré des bénédictins de Cluny. En 1112, le prieuré est à la tête de huit paroisses (entre Le Pouzin au sud, La Voulte-sur-Rhône au nord et Privas à l’ouest), dont il reçoit les revenus ; et compte alors un prieur et douze moines. L’église est rebâtie dans un style roman : ce sont ces ruines qui subsistent de nos jours. Depuis 2014, l’Association APCSPRLP (Avenir du Prieuré Clunisien Saint Pierre de Rompon Le Pouzin) s’est investie pour la sauvegarde de ce site Clunisien.
Le Château de Lourdon, Lournand, Saône-et-Loire
Situé sur la commune de Lournand en Saône-et-Loire, à 6 km de Cluny, au sommet d’une colline, le château de Lourdon a été bâti en 910 grâce à la donation du comte de Mâcon au moine Bernon pour fonder l’abbaye de Cluny. À partir du XIe siècle, ce château fort sert fréquemment de lieu de résidence aux abbés de Cluny.