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La façade
Chapiteaux
Cheminées

La Maison des Dragons, l'achitecture

La façade

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Les chapiteaux

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Fonds de dotation Cluny · Maison des Dragons

Les cheminées

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Fonds de dotation Cluny · Maison des Dragons

Fig.1. Façade de la maison dite «  maison inconnue », le coffre de la cheminée positionnée en façade est porté par une suite de corbeaux supportant une arcature (restitution et infographie Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal)

Les cheminées

par Jean-Denis Salvèque

Président du Centre d’Etudes Clunisiennes

A Cluny, le feu est domestiqué dans des cheminées adossées aux murs et ceci dès le XIIe siècle. La cheminée fait partie de l’équipement de base des maisons romanes et gothiques et peut être installée dans la plupart des pièces. Parfois située en façade (fig.1) : le coffre est alors porté à l’extérieur par une suite de petits corbeaux sommés par un cordon mouluré ou par une arcature.

 

Ces cheminées ont des contrecœurs en tuileaux et des hottes coniques (fig.2), en tronc de pyramide ou rectangulaires (fig.3) portées par de puissantes consoles ou par des corbeaux très saillants. Leurs piédroits dépassent rarement le parement du mur qui les accueille ; les souches sont cylindriques ou rectangulaires.
                                                        

Elément majeur de l’équipement de la demeure dont le foyer permet de comptabiliser la population de la cité, la cheminée ne cessa d’être au cœur de l’évolution du logis. La maison des Dragons n’échappa aucunement à ce phénomène qui au cours du temps a vu la réduction des largeurs des foyers et l’abaissement des hauteurs des manteaux.

Les différentes cheminées de la maison des Dragons (fig. 6)

 

La cheminée médiévale (n°1)


Malgré sa mutilation la cheminée la plus ancienne de la maison, contemporaine de la claire-voie, dévoile petit à petit ses dispositions grâce aux fouilles et sondages archéologiques récents. Située au premier étage du corps de logis donnant sur la place Notre-Dame, elle disparut presque totalement à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, lors de l’installation d’une nouvelle cheminée de style classique (n°3a).

 

Ses jambages, formés de pilastres fasciculés au fût monolithique, présentent des chapiteaux à feuillages stylisés dont les folioles forment, à certaines extrémités, un bouton renflé. L’installation de la cheminée classique, de plus faible largeur, les a épargnés, excepté leur face principale qui fut bûchée sans ménagement. Si les jambages étaient connus depuis leur dégagement, réalisé il y a une trentaine d’années, ses parties supérieures, le manteau et la hotte, demeurèrent ignorées jusqu’à cette année 2015 où des sondages archéologiques les dévoilèrent.

 

Les corbeaux, placés au-dessus des chapiteaux ont disparu, mais leurs emplacements sont maintenant très visibles, bien que murés. Les contours du manteau, de sa corniche et de la hotte sont parfaitement lisibles (fig.5).

 

La corniche est légèrement conservée sur un faible relief, précisant ainsi son profil en amande. La délimitation des volumes disparus est parfaitement soulignée par l’enduit ancien, peint de faux appareil qui recouvrait le parement intérieur des murs de la pièce.


La cheminée du XVIe siècle (n°2)

 

Celle-ci fut créée au premier étage dans le volume arrière actuel et insérée dans le mur mitoyen nord (fig.6). Elle témoigne de la transformation de ce volume en logis, sans doute primitivement dévolu aux circulations et à l’usage de l’eau à des fins domestiques. Son installation modifia sensiblement les lieux et leurs fonctions initiales par l’abandon de l’une des portes gothiques mettant en communication la maison des Dragons avec la maison mitoyenne située au nord, murée pour l’occasion. Une taque de cheminée en terre cuite présentant en relief deux lions, insérée à sa base pour protéger le contrecœur, est merveilleusement bien conservée. (fig.7 Les scellements de la hotte et de l’ancien conduit (toutes les parties saillantes de la cheminée furent supprimées à une époque indéterminée, peut-être au XIXe siècle lors de la partition de ce volume intérieur en plusieurs pièces) sont parfaitement reconnaissables. Au second étage le tracé du conduit, légèrement dévoyé, s’adapte aux dispositions de la charpente. Ce tracé plaide pour une antériorité du couvrement de la maison par rapport à la cheminée du XVIe siècle.


Les cheminées classiques (n°3a et 3b)

 

Elles sont installées toutes deux contre le mur mitoyen nord (fig.6), l’une à l’emplacement de la cheminée médiévale au premier étage et l’autre juste en dessous au rez-de-chaussée. Elles semblent avoir été érigées lors d’un seul et même programme de modernisation de la demeure à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe. Leurs deux conduits sont adossés l’un derrière l’autre. L’usage à des fins d’habitat du rez-de-chaussée semble acquis à cette époque alors qu’il était réservé aux étages précédemment.

Les cheminées modernes

 

La transformation du volume arrière au premier étage, soit avant l’ouverture d’une imposante arcade mettant celui-ci en communication avec les constructions qui occupaient la cour actuelle, soit après la fermeture de celle-ci, a vu l’installation de deux nouvelles cheminées. La plus ancienne fut installée contre le mur ouest (n°4) et fut détruite lors du percement de la dite arcade ; la plus récente (n°5) fut installée sur le mur mitoyen nord à l’emplacement de la niche de la pierre d’évier dont l’évidement fut partiellement utilisé pour faire passer le conduit.

Six cheminées actuellement connues se sont succédées lors des quelques huit siècles d’histoire de cette demeure clunisoise.

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Fig.2. Cheminée à hotte conique, maison 2 rue Joséphine Desbois (restitution et infographie Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal)

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Fig.3 Cheminée à hotte rectangulaire, maison dite «  maison inconnue «(restitution et infographie Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal).

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Fig.6 Maison dite des Dragons, 8 rue de la Barre : relevé du pignon Nord avec positionnement des cheminées successives (relevé et infographie Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal).

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Fig.4 La cheminée médiévale dont les jambages subsistent en grande partie a été remplacée par une cheminée à l’époque classique (cliché)

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Fig.5 Maison dite des Dragons, 8 rue de la Barre : restitution de la cheminée médiévale en superposition de la cheminée actuelle d’époque classique (infographie Jean-Denis Salvèque et Jean-Luc Maréchal).

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Fig.7 à droite.  Taque de cheminée en terre cuite présentant deux lions en relief  (plaque foyère en Bourgogne au 16°)

Peintures

Les peintures

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Les peintures murales des demeures médiévales de Cluny

 

par Jean-Denis Salvèque

Président du Centre d’Etudes Clunisiennes

 

Contrairement à beaucoup d’idées reçues, les intérieurs des maisons médiévales n’étaient pas traités en pierres apparentes, mode d’ailleurs assez récente et contraire très souvent aux dispositions architecturales d’origine.

Les parois intérieures étaient alors soit badigeonnées de lait de chaux soit enduites au mortier de chaux, car le plâtre ne se généralisa qu’au du XVIIIe siècle. La couche de finition de ces revêtements, très fine, recevait dans certains cas des décors peints appelés peintures murales (le terme de fresque convenant uniquement pour les peintures murales exécutées sur un enduit frais).

À Cluny une vingtaine de décors peints ont été localisés dans la ville médiévale, dont deux ornant des plafonds. La maison des Dragons n’échappe pas à la règle et c’est avec bonheur que nous pouvons découvrir au second étage, dans la pièce sur rue, trois décors superposés.

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Les décors peints dans les maisons clunisoises se composent le plus souvent de trois registres superposés. En partant du haut, le premier souligne le plafond : c’est une frise ornée de rinceaux qui court sur la totalité du pourtour de la pièce ; puis, sur presque toute la hauteur, règne un faux appareil dont les assises régulières et de forme oblongue sont séparées par des joints simples ou composés de plusieurs lignes ; l’élévation s’achève par un soubassement, figurant par exemple un faux drapé, comme à la base de certains portails de cathédrale, puis par une plinthe.

Les trois décors superposés de la salle du deuxième étage de la maison des Dragons s’échelonnent, si on prend en compte leur style, de la fin du XIIe siècle, au XIIIe, puis au XVIe siècle. Le premier décor présente un rinceau au dessin très simple, de teinte légèrement verdâtre, composant une frise sous plafond couronnant un grand appareil dont les assises sont délimitées par un joint rouge foncé.

Le second présente une frise nettement plus haute, encadrée d’une double bande ocre rouge et ocre jaune : elle est ornée d’un rinceau aux feuilles très grasses, à trois lobes, dont la naissance s’orne d’un fruit grenu. Son faux appareil est particulièrement élaboré et présente des assises délimitées par trois traits obtenus à partir de la même palette de couleur. Chaque assise abrite une fleurette et deux pastilles ocre rouge. Son registre inférieur, mal conservé, pouvait consister en un faux drapé.

Le troisième décor abandonne le rinceau pour présenter une frise où se juxtaposent, sur un fond blanc, des groupes de fleurs, de feuilles à plusieurs folioles rouges et de fleurs de lys. C’est sans doute à ce dernier décor que se rattache le haut d’un buste de guerrier casqué et armé, moustachu et barbu : il se présente en faction à côté d’un placard mural qui possède, est-ce une coïncidence, une cache secrète dissimulée sous le rayon en bois du compartiment inférieur. Cette mise en scène n’est-elle pas à mettre en relation avec un rôle plus ou moins public que cette maison aurait pu jouer à la fin du Moyen Âge ?

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