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Cette section dévoile peu à peu l’histoire de la Maison des Dragons, en l’état de nos connaissances, à travers la documentation figurée ou écrite, heureusement abondante, qui a été réunie.

Les Romantiques

par Pierre Garrigou Grandchamp

Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie

Vice Président du Fonds de Dotation Cluny

« Les romantiques et la Maison des Dragons »


L’histoire de la Maison des Dragons commence il y a bien longtemps, au milieu du Moyen Âge, à une date encore inconnue après l’an Mil. Les fouilles en cours en révèlent progressivement les étapes. En revanche, la connaissance précise de son apparence extérieure ne peut être livrée que par des documents figurés et les premiers connus ne datent que du début du XIXe siècle.

Les transformations politiques et sociales profondes qui accompagnèrent la Révolution de 1789 ne furent pas, comme on le sait, sans conséquences pour le patrimoine. Beaucoup des bâtiments monastiques et des œuvres d’art qui les décoraient furent radicalement affectés par la vente des biens d’Église comme Biens nationaux. La grande église de Cluny III devait en faire les frais.
Cette mauvaise destinée de tant d’édifices superbes eut cependant peu à peu un retentissement important dans l’opinion éclairée et suscita une réaction. Alors qu’un retour au christianisme s’esquissait sous le 1er Empire, dont porta témoignage une des grandes œuvres d’Alphonse de Chateaubriand, Le Génie du Christianisme, alors qu’à Paris Alexandre Lenoir s’était dépensé sans compter pour sauver beaucoup d’œuvres, notamment sculptées, arrachées aux églises vouées à la destruction, chez beaucoup de Français s’éveillait un intérêt pour ce que l’on appelait alors les Antiquités nationales, à l’instar de Louis-Aubin Millin qui publia de nombreux volumes.

Émile Sagot, le premier, dessina la Maison des Dragons


Ce goût pour le Moyen Âge fut un des traits forts du Romantisme et il toucha toutes les formes de la création des temps passés, réintégrés dans l’histoire nationale. Bientôt les publications traitant des monuments du Moyen Âge se multiplièrent. Leur réception favorable encouragea des entreprises ambitieuses, où les textes étaient accompagnés de nombreuses illustrations. Tous les types de monuments, dont les maisons, faisaient l’objet d’un grand intérêt.
Parmi la pléiade d’artistes ainsi sollicités, le moindre ne fut pas Émile Sagot, qui a laissé de nombreuses vues de Cluny. L’intérêt de la place Notre-Dame ne lui avait pas échappé et il en leva, sans doute au début des années 1830, un remarquable dessin, aujourd’hui conservé au Musée Ochier (musée d’art et d’archéologie de Cluny).

Pris du sud-ouest, ce dessin très précis livre un état fidèle de l’état des maisons qui bordaient les rives ouest (actuelle rue de la Barre) et nord de la place. On y admire donc, de gauche à droite, la maison au 10 rue de la Barre, qui était encore intacte, puis au 8 actuel la Maison des Dragons. À droite de la fontaine se dressait une maison parée d’une belle claire-voie gothique, remontée au même endroit après la reconstruction faisant suite aux bombardements de 1944 (façade postérieure du 17 rue Mercière).
Les maisons ont encore leurs grands avant-toits, qui protégeaient les façades, et les chalands qui achetaient devant les éventaires des boutiques. L’auteur a dessiné ce qu’il voyait, en l’enregistrant avec un souci de vérité manifeste et une précision quasi archéologique, bien précieuse, car il livrait ainsi le document le plus ancien, connu, sur la façade de la Maison des Dragons et sur celles de ses voisines. La véracité du document a pu être jaugée par comparaison avec des photographies plus tardives, qui ont confirmé l’exactitude de la représentation.

Les maisons de Cluny à l’honneur dans Les arts au Moyen Âge


On ne peut en dire autant de la lithographie qui en fut tirée et publiée en 1838 par d’Alexandre du Sommerard – grand collectionneur qui fut à l’origine du Musée du Moyen Âge de Paris, communément appelé « Musée de Cluny » -, dans le premier volume de son monumental ouvrage, Les arts au Moyen âge (pl. VI).
 

Cette belle gravure reprend le dessin en fermant un peu l’angle de vue. On note aussi que les deux documents comportent la même erreur : ils transforment les deux colonnettes simples en faisceaux de colonnettes. Qui plus est, outre l’ajout de personnages de convention, selon la pratique de règle à l’époque, la gravure comporte quelques libertés manifestes, s’agissant des maisons romanes insérées entre la Maison des Dragons et la façade postérieure du 17 rue Mercière. Il n’a pas été possible de les reconnaître et il est fort possible qu’il s’agisse d’inventions pures et simples !
Telle qu’elle est, cette lithographie est néanmoins pleine de charme et témoigne de la précoce célébrité des maisons médiévales de Cluny : elles furent très tôt, et fréquemment, représentées en tant que types parmi les plus représentatifs de l’architecture privée médiévale, notamment pour les XIIe et XIIIe siècles.

De croquis en gravure...


Le commandant Barat, un amateur de talent, avait croqué les maisons de Cluny à peu près en même temps – ou à peine après – Sagot. Si ses dessins participèrent au succès d’une belle publication sur le département de la Nièvre, son carnet de croquis levés à Cluny resta inédit. On aimerait reconnaître la Maison des Dragons dans le bâtiment de gauche, qui jouxte les 9 et 11 rue du Merle, mais le deuxième étage est différent et l’arcade du rez-de-chaussée est brisée, au lieu d’être segmentaire. Il reste que cette façade n’a pu, à ce jour, être formellement identifiée avec aucune autre maison connue…
 

Plus assurée, en revanche, est la représentation de la façade de la Maison des Dragons que publia en 1850 Arcisse de Caumont, le fondateur de la Société Française d’Archéologie, dans son volume Architecture civile et militaire, de l’Abécédaire et rudiments d’archéologie.
La gravure ne laisse pas de troubler : le dessin serait de Sagot, et l’on retrouve effectivement le parti fautif de la claire-voie et les colonnettes engagées sont doubles au lieu d’être simples ; le dispositif de l’auvent est bien rendu. En revanche l’élévation de la façade y est inversée.

Ce premier tour d’horizon dans la documentation la plus ancienne met ainsi en lumière à la fois le bénéfice que l’on peut tirer des représentations anciennes et le regard critique qui doit accompagner leur utilisation. D’emblée il illustre également la précoce célébrité des maisons de Cluny – et notamment de la Maison des Dragons – qui compte parmi les demeures médiévales européennes les plus représentées.

Un dessin inédit, récemment apparu sur le marché, apporte une touche complémentaire à l’appréciation que nous avons portée sur le vif intérêt témoigné au début du XIXe siècle pour les témoins des siècles passés. Un dessinateur amateur, Jean-Claude Joseph Chandelux (1772-1852) réalisa un dessin des façades des maisons aux 8 et 10 rue de la Barre. En dépit d’un réel talent, qui se constate sur ses autres dessins, l’auteur se livra ici à quelques adaptations, transformant les linteaux droits couvrant les baies en arc clavés. En revanche, il avait bien observé la structure de l’avancée de la toiture.

Fonds de dotation Cluny
Dessin d'Emile Sagot Fonds de dotation Cluny

Inv. n° 81510 – Dessin d’Émile Sagot intitulé

« Maisons romanes de la place Notre-Dame »

Lithographie A.-Godard Fonds de dotation Cluny

Lith. par A. Godard  « Diverses maisons subsistant

encore à Cluny réunies sur la place Notre-Dame ».

Dessin JC Barrat Fonds de dotation Cluny

Jean-Claude Barat, Recueil de dessins pour le Nivernais, Nevers, Bibl. mun., ms. 110 (1835-1855)

A de Caumont Fonds de dotation Cluny

Arcisse de Caumont, Abécédaire, p 147-148

Chandelux Fonds de dotation Cluny

« la Maison des Dragons » dessin de Jean-Claude Joseph Chandelux

Au cœur de la grande enquête

sur les maisons de Cluny

par Pierre Garrigou Grandchamp

Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie

Vice Président du Fonds de Dotation Cluny

 

L’engouement pour l’architecture du Moyen Âge qu’avait créé le sentiment romantique et le retour qui s’ensuivit aux fondements d’une histoire nationale et patrimoniale ne faiblit pas avec la génération suivante. Ce qui deviendra l’administration des Monuments historiques apparaît sous la monarchie de Juillet : le gouvernement de Louis-Philippe, sous l’impulsion du grand historien François Guizot donne un élan vigoureux au développement de la connaissance du patrimoine, puis à sa protection.
Parmi les grands noms qui participèrent à cette entreprise d’inventaire, chacun connaît le nom de Prosper Mérimée, aussi grand voyageur et connaisseur des arts qu’il était un écrivain raffiné. Inspecteur des Monuments historiques, il sut reconnaître l’intérêt décisif des documents manuscrits concernant l’abbaye qui avaient subsisté aux destructions et aux pillages . En revanche, l’éminent archéologue ne prêta qu’une attention distraite aux maisons, allant même jusqu’à imaginer que tous les éléments sculptés visibles en ville étaient des vestiges provenant de l’abbaye .

Pareille erreur, qui reflétait une opinion commune jusqu’à nos jours, ne fut pas commise par les architectes envoyés par le gouvernement – mais sans doute pas à l’instigation de Mérimée ! – pour réaliser une campagne de relevés sur la ville de Cluny, incluant toutes les maisons médiévales notables de la ville. C’était la première entreprise de cette importance, après une mission semblable, mais de moindre ampleur concernant l’architecture civile, confiée à l’architecte Pierre-Joseph Garrez pour Provins.

Cette mission fut confiée à l’architecte Aymar Verdier (1819-1880), formé à l’école des Beaux-Arts où il avait été l’élève de Labrouste. Il fut attaché en 1848 à la commission des monuments historiques et conserve ces fonctions jusqu’en 1876. À ce titre, il restaura de nombreux édifices dans plusieurs départements, dont la Saône-et-Loire. Un peu avant sa nomination il reçut la mission de dessiner les maisons de Cluny, ce dont il s’acquitta par une étude sur le terrain à partir de 1846, puis par l’exécution de planches de restitution, aquarellées en 1850, tout en commençant à procéder à des publications. Le choix des autorités avait été éclairé, car l’architecte avait du talent. Peu après, en 1853, Eugène Viollet-le-Duc n’écrivait-il pas à son sujet : « C’est un jeune architecte habile, connaissant bien les édifices du Moyen Âge qu’il a étudiés avec soin ».

Des dessins préparatoires que levait l’architecte sur le terrain, seul s’est conservé un dessin de détail représentant le pilier aux Dragons. Il avait probablement également exécuté au moins un dessin de l’élévation complète, comme le prouvent les dessins conservés pour d’autres maisons. La perte en est dommageable, car les relevés de terrain, pour être moins finis, sont en général plus exacts : l’architecte dessine ce qu’il voit – et il est bon observateur – alors que quand il met au propre et exécute une grande planche en couleurs « il veut faire beau » et l’exactitude est parfois sacrifiés à un effet d’ensemble, qui commande par exemple de restituer les parties manquantes et d’enjoliver en représentant des vitraux, des boiseries, des ferrures, tous détails inventés.

C’est ce qui apparaît à l’observation de la magnifique planche en couleurs, que la Maison des Dragons partage avec la restitution de la façade d’une maison gothique détruite. Le dessinateur les a artificiellement rapprochées, pour produire une belle composition.
Aymar Verdier l’exécuta en 1850, sur commande du gouvernement, comme toute une série d’autres planches dont beaucoup documentent d’autres maisons, conservées ou détruites depuis, qui sont toutes de précieux documents.

La planche produit beaucoup d’effet, au prix de certaines libertés. Outre celles déjà signalées (vitaux, ferronneries, etc.), la plus manifeste est la restitution d’une souche de cheminée à l’aplomb du mur de refend médian. Or elle est de pure imagination, aucun arrachement n’en a survécu dans le mur de refend. Dans le commentaire écrit sous les dessins, Aymar Verdier avoue d’ailleurs que c’est bien une restitution imaginaire.

Ainsi se démontre avec clarté à la fois le grand intérêt documentaire de ces planches et la lecture critique qu’il convient d’en faire. L’examen peut aussi s’appuyer sur l’observation des deux planches gravées publiées par Verdier pour illustrer les descriptions qu’il donna par deux fois de la Maison des Dragons.
Une partie des différences provient des graveurs qui ont interprétés les dessins de l’architecte, et il est évident que le second était plus doué, sans doute plus expérimenté, et en tout cas plus scrupuleux que le premier. Ces constatations ont été étayées par l’étude des premiers clichés photographiques, réalisés une génération plus tard (ils seront présentés dans une chronique ultérieure).

Selon une pratique courante à l’époque, où les publications sur un même sujet étaient fréquemment multiples, Verdier publia dès 1849 un premier article qui décrivait deux maisons romanes de Cluny, dont celle « des Dragons » : Aymar Verdier, « Maisons romanes du XIIe siècle à Cluny (Bourgogne) », Revue générale de l’architecture et des travaux publics, César Daly dir., vol. 8, 1849, col. 233-235 et pl. XXIII.

Le dessin reprend le plan 4589 dessiné par Aymar Verdier, en amaigrissant toutes les formes, en supprimant les huisseries et en rétablissant un avant-toit différent, dont la structure, sans être parfaitement claire, se rapproche du parti archéologiquement restituable. Cette version, d’une qualité esthétique médiocre, est donc meilleure sur ce point précis.

La meilleure des publications suivit quelques années après : notre architecte archéologue réserva une place d’honneur à la maison des Dragons dans le premier tome de son oeuvre fondamentale pour la connaissance de l’architecture civile médiévale : Aymar Verdier, François Cattois, Architecture civile et domestique au Moyen Âge et à la Renaissance, Paris, 2 vol., 1855 et 1858. Un chapitre complet était consacré aux maisons de Cluny : t. 1, « Maisons à Cluny, douzième, treizième et quatorzième siècle », p. 68-92 et pl. 19 à 26.

 

La planche gravée reproduisait très précisément le dessin en couleurs, mais en isolant la maison cette fois et en supprimant la souche de cheminée, qui avait dû susciter des critiques de la part des confrères de l’architecte.

Une dernière version de la planche en couleurs figure, en noir et blanc, dans la monumentale série des albums publiés par Anatole de Baudot et Anatole Perrault-Dabot à la fin du XIXe siècle, ouvrages composés de reproductions de planches originales figurant dans les collections des Archives des Monuments historiques (maintenant conservées à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, à Charenton-le-Pont) : Baudot A. de, Perrault-Dabot A., Archives de la commission des monuments historiques publiées sous le patronage de l’administration des beaux-arts par les soins de messieurs…, 5 tomes, Paris, 1899-1903.

Le document n’apportait rien à la connaissance de l’édifice, mais il poursuivit la diffusion de l’image de la Maison de Dragons, à laquelle l’ouvrage de Verdier et Cattois avait déjà donné une célébrité certaine au sein des cercles érudits.

Prosper Mérimée Fonds de dotation Cluny

Prosper Mérimée

Inspecteur des Monuments historiques

Colonnes Fonds de dotation Cluny

Dessin préparatoire d’Aymar Verdier

« le pilier aux Dragons », Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, plan 63462

Aquarelles Fonds de dotation Cluny

Planche aquarellée d’Aymar Verdier représentant « la Maison des Dragons », avec le pilier, et la maison autrefois 11, rue de la République, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, plan 4589

Verdier Fonds de dotation Cluny

« la Maison des Dragons », planche dans Aymar Verdier Revue générale de l’architecture. 1849

Architecture Fonds de dotation Cluny

« la Maison des Dragons », dans A. Verdier, F. Cattois, Architecture civile et domestique, t. 1, 1853, pl. 23.

Architecture Fonds de dotation Cluny

« la Maison des Dragons », dans A. de Baudot, A. Perrault-Dabot, Architecture de la commission des MH, t. III, [1900], pl. 18.

Une célébrité durable :

Raguenet, Gurlitt et quelques autres

par Pierre Garrigou Grandchamp

Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie

Vice Président du Fonds de Dotation Cluny

 

Les diverses publications évoquées avaient déjà donné une célébrité certaine à la « Maison de Dragons » au sein des cercles érudits (1). La diffusion de son image se poursuivit au cours des décennies de la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, grâce à des publications nombreuses, tant françaises qu’étrangères. Le monument devint alors l'un des plus représentatif de l’architecture civile romane de Cluny et même française et sa célébrité dépassa les frontières nationales.

 

La « Maison des Dragons » comme un des archétypes de la maison romane française

 

Le premier à donner une très large audience à notre monument fut Antonin Raguenet, architecte qui se spécialisa dans une vulgarisation savante d’une très large gamme d’édifices, grâce à une publication en planches, rassemblées en carnets, édités au numéro. Publiés en livraisons périodiques de 1892 à 1900, ils finirent par composer le vaste recueil des Petits édifices historiques (2).

Les planches consacrées à la « Maison des Dragons » parurent dans le 54e numéro, en août 1896, comprenant les pl. 637 à 642. Rassemblant uniquement des édifices illustrant l’architecture civile romane, ce carnet était avant tout composé d’exemples tirés de Cluny (7 planches) : outre la « Maison des Dragons » (2 planches), étaient représentées les maisons 6, rue d’Avril, 6ter, rue Joséphine Desbois et 25, rue de la République.

La méthode choisie par Antonin Raguenet pour documenter ces constructions était assez en vogue à l’époque. Elle consistait à faire exécuter des dessins à l’encre très précis reproduisant fidèlement des photographies en grand format. Il les accompagnait le cas échéant, de dessins empruntés aux meilleurs auteurs, ses devanciers Aymar Verdier et Eugène Viollet-le-Duc.

 

Ce ne sera pas le cas pour la maison de la rue de la Barre dont les planches 637 et 638 livrent un état de la façade et de la claire-voie en 1896. Ces dessins ne sont pas sans soulever des critiques quand on les compare aux clichés contemporains pris par les meilleurs photographes du temps. Le dessinateur, anonyme, qui a démarqué une photographie, ne s’est en effet aucunement livré à une lecture archéologique ; Ainsi n’a-t-il pas su interpréter les aires de maçonnerie perturbées au-dessus des linteaux, qui sont les indices de l’existence de petites baies percées entre les linteaux droits et les arrière-voussures, murées à une date incertaine. Elles sont de fait parfaitement lisibles sur la photographie prise par Eugène Durand avant 1888.

        

La deuxième planche publiée par Antonin Raguenet reproduit une excellente photographie dont la nature et la localisation sont malheureusement inconnues, comme celles du cliché qui a servi à exécuter le dessin précédent. Leur auteur l’est tout autant.

Hormis la critique faite ci-dessus quant aux petites baies qui ne furent pas identifiées par le dessinateur, on doit admettre que le document est précis, tant dans le rendu des sculptures que dans l’exactitude avec laquelle il documente l’arrachement de la façade de la maison voisine à gauche, détruite quelques décennies auparavant.

Une renommée internationale

 

Les auteurs allemands furent plusieurs à s’intéresser aux maisons de Cluny et, parmi eux Cornelius Gurlitt (3). Ce fut, curieusement, la même année qu’Antonin Raguenet, en 1896, que le très célèbre historien de l’art allemand publia une curieuse planche composée livrant les façades de six maisons de Cluny : si les trois en arrière-plan appartenaient bien au même front de rue des 3-5-7, petite rue Lamartine, le trio du premier plan était factice ; la « Maison des Dragons » y paraît entourée par la maison 15, rue Lamartine à sa gauche et par la maison 4bis, petite-rue Lamartine à sa droite.

On ne connaît pas les sources de l’auteur, mais le procédé ressemble beaucoup à celui mis en oeuvre pas son contemporain français (dessins à partir de photographies) et certains dessins en sont fort proches.

Le monument clunisois fut remarqué par un autre architecte allemand, Hubert Stier, qui était un grand amateur d’architecture française, à laquelle il consacra un livre illustré de ses nombreux dessins : Hubert Stier, Aus meinem Skizzenbuch. Arkitecktonische Reisestudien aus Frankreich, Stuttgart, 1885-1889 (60 pl.). Dans la planche 16 figure un dessin de la « Maison des Dragons ».

Antonin Raguenet

Dessin publié en 1896 dans Petits édifices historiques, n° 56, 1896, pl. 638

Raguenet Fonds de dotation Cluny
Raguenet Fonds de dotation Cluny

Antonin Raguenet · Dessin publié en 1896

dans Petits édifices historiques, n° 56, 1896, pl. 637

Durand Fonds de dotation Cluny

Eugène Durand · Cliché n° 6233, pris avant 1888

Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont

Gurlitt Fonds de dotation Cluny

Cornelius Gurlitt · Dessin publié en 1896

 dans Die Baukunst Frankreichs, Dresde (t. 4, pl. 81 et texte, t. 1, p. 13)

Une image répandue par de multiples canaux

              

Les ouvrages généraux d’architecture les plus solides ne manquèrent pas de choisir la « Maison des Dragons » comme type architectural dans un de leurs chapitres.

Ainsi d’Auguste Choisy (4), célèbre théoricien de l’architecture. Il analysa cet édifice sous l’angle de sa structure et de son programme, fidèle à une démarche qui mettait en avant l’évolution des procédés constructifs et leurs implications dans l’histoire de l’architecture. Elle fut choisie ici en compagnie d’une demeure de Provins. Le dessin, ou plutôt le croquis, est inspiré de relevés antérieurs de ses confrères, probablement du dessin d’Aymar Verdier qu’Anatole de Baudot et Anatole Perrault-Dabot publièrent à peu près simultanément (Voir La grande enquête...).

 

Une floraison de dessins date de la même époque. Ils sont d’une qualité inégale et la provenance de chacun d’eux n’a d’ailleurs pas été identifiée.

Certains ne sont que de vulgaires croquis, qui ne font pas honneur à leur auteur. Ainsi de celui publié en 1883 par Henry du Cleuziou, par ailleurs honnête polygraphe et auteur de nombreux ouvrages régionalistes et dont l’auteur est apparemment un certain Victor Deroy (5).

Choisy Fonds de dotation Cluny

Auguste Choisy ·  Dessin publié en 1899

dans Histoire de l'architecture, 1899, t. II, p. 556

Fonds de dotation Cluny

Henri du Cleuziou · Dessin publié dans L’art national, 1883, t. 2, p. 606, fig. 429

Dessins de la collection Maciet

 

D’autres dessins reprennent simplement, ad nauseam, les dessins d’Aymar Verdier. Quatre sont conservés dans un des albums de la collection Maciet, dans la Bibliothèque du Musée des Arts décoratifs, à Paris.

Il y a comme un effet d’entraînement entre les diverses publications françaises et étrangères, qui se copient sans doute et puisent vraisemblablement aux mêmes sources – et aux meilleurs quand il s’agit d’Aymar Verdier. Ainsi de la revue L’ami des monuments et des arts qui reproduit en 1892 une élévation de la façade et des détails du pilier aux dragons.

 

Quelle que soit le côté lassant de cette répétition, qui n’apporte rien de nouveau, chacune de ces entreprises contribue néanmoins, à sa manière, et pour divers publics, à rendre familière l’image d’une façade… que l’on ne va cependant pas hésiter à démolir peu d’années après.

 

L’intensité de l’intérêt porté à notre maison se lit aussi dans l’existence de copies de reproductions de sa façade dans les collections d’historiens de l’art de l’époque. Ainsi de Noël Thiollier qui avait pris soin de détenir un dessin inspiré par la gravure publiée par Aymar Verdier et François Cattois en 1855.

Ainsi, alors qu’allaient s’accumuler des nuages sur le devenir et la conservation du monument, sa renommée était-elle pourtant bien établie. On notera toutefois que, comme il était alors de règle, seule la façade était documentée : les richesses archéologiques et décoratives de son intérieur étaient superbement ignorées.

Trois dessins de la collection Maciet

(Bibliothèque des Arts décoratifs, Paris, 74, vol ; 3)

Extraits de publications inconnues

Maciet Fonds de dotation Cluny
Maciet Fonds de dotation Cluny
Maciet Fonds de dotation Cluny
pilier Fonds de dotation Cluny

dessin du pilier publié dans L’ami des monuments et des arts

6e volume, 1892, n° 34, p. 379-382

(1) Aymar Verdier, « Maisons romanes du XIIe siècle à Cluny (Bourgogne) », Revue générale de l’architecture et des travaux publics, César Daly dir., vol. 8, 1849, col. 233-235 et pl. XXIII. Aymar Verdier, François Cattois, Architecture civile et domestique au Moyen Âge et à la Renaissance, Paris, t. 1, 1855, pl. 53. Anatole de Baudot et Anatole Perrault-Dabot, Archives de la commission des monuments historiques publiées sous le patronage de l’administration des beaux-arts par les soins de messieurs..., t. III, Paris, [1900], pl. 18.

(2) Petits édifices historiques recueillis par A. Raguenet, architecte. Avec notices descriptives facilitant l'étude des styles, Paris, Librairies-Imprimeries Réunies, [1892-1900] (144 livraisons de 12 p. renfermant au total 1728 planches).

(3) Gurlitt, Cornelius (1850-1938), architecte et historien de l’art allemand fut un auteur très prolifique.

(4) Auguste Choisy, Histoire de l'architecture, Paris, Gauthier - Villars,‎ 1899. Polytechnicien, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, A. Choisy (1841-1909) est un historien de l’architecture, admiré d’E. Viollet-le-Duc, qui enseigna dans les Écoles Polytechnique et des Ponts et Chaussées.

(5) Henri du Cleuziou, L’art national. Étude sur l’histoire de l’art en France, t. 2, Les Francs, les Byzantins, l’art ogival, Paris, 1883 (20 pl. h. t., 494 gravures in t.). Henri Raison du Cleuziou (1833-1896) est un historien de l’art et archéologue. Victor Deroy (1823-1906, est un dessinateur, graveur et lithographe français, pourtant capable de produire des œuvres de qualité.

(6) Noël Thiollier (1872-1942), chartiste, notaire de profession, et historien de l’art, auteur de Art et archéologie dans le département de la Loire, Saint-Étienne, 1898 et L’architecture religieuse à l’époque romane dans l’ancien diocèse du Puy, Le Puy, 1900. 

Le crépuscule des Dragons

par Pierre Garrigou Grandchamp

Docteur en Histoire de l'Art et Archéologie

Vice Président du Fonds de Dotation Cluny

Un contexte troublé

 

Après ces moments de célébrité qui valurent à la « maison des Dragons » de figurer dans de nombreux ouvrages d’architecture français et étrangers, qui la présentaient comme un exemple remarquable d’architecture romane, vint un temps de négligence.
Il correspondit, au premier chef, à une baisse d’intérêt pour l’architecture civile médiévale, qui se fit jour au tournant du siècle quand l’histoire de l’art – et donc celle du processus de création, qui ne s’intéressait qu’aux grandes œuvres – prit le pas sur une vision globale, proprement archéologique, qui voyait dans toutes les constructions d’une époque les témoignages d’une civilisation. Cette nouvelle orientation de la recherche se traduisit par la disparition des demeures médiévales dans les publications consacrées à l’architecture médiévales, et donc de Cluny, et a fortiori de la « maison des Dragons ». Aucun dessin à valeur documentaire n’est plus produit après ceux publiés par Antonin Raguenet.
La déshérence dans laquelle tomba le patrimoine civil eut d’autres causes. Il faut en effet aussi se remémorer combien l’époque était dure, un des effets les plus durables de la Première Guerre mondiale étant l’appauvrissement de bien des familles françaises. Cette impécuniosité eut des conséquences bien connues à Cluny, car il contribua à amplifier un mouvement néfaste de vente de pièces sculptées arrachées aux maisons, amorcé dès avant le début du XXe siècle. Ce processus est bien connu des chercheurs qui étudient la sort du lapidaire civil, c’est-à-dire des pièces sculptées déposées : à Cluny, beaucoup de celles qui n’étaient pas entrées par don ou par achat dans les collections du Musée Ochier, mais qui étaient restées dans des mains privées, furent alors mises dans le commerce dans les années 1920 et, pour beaucoup, quittèrent la France, notamment vers les États-Unis d’Amérique .  Cet arrière-plan explique une bonne partie des déboires de la « maison des Dragons.

Alors qu’elle était encore remarquablement conservée jusqu’à la fin du XIXe siècle, ainsi que l’attestent dessins et photographies, la déchéance du monument se joua en deux actes, affectant d’abord sa façade, puis menaçant sa claire-voie.

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Au tournant des années 1900, la maison est encore intacte et habitée, comme en témoignent des cartes postales

Histoire de la destruction de la façade

 

La rive occidentale de la place Notre-Dame, correspondant aux n° 6 à 10 de la rue de la Barre, avait déjà connu de profondes transformations. Peu après qu’Émile Sagot l’avait dessinée, la façade de la maison n° 10 fut démontée et sa claire-voie, sauvée par le docteur Ochier, fut remontée dans son jardin, comme façade de la serre (actuel jardin de l’hôtel de ville). Cette opération eut pour effet de placer la façade du n° 8 en légère saille par rapport à celle de l’immeuble reconstruit. Sa voisin au nord, le n° 6 avait connu pareil sort quelques décennies avant, sans doute dans les dernières années du XVIIIe siècle puisqu’elle incorpore dans sa façade des éléments sculptés qui pourraient provenir de la démolition du porche de l’église Notre-Dame. Depuis, la « Maison des Dragons » était, de ce côté, déjà en très légère saillie.


Son cas était devenu pendable, car le plan d’alignement dressé en 1783 par Fropier aîné, et confirmés en 1812, condamnait l’avancée en angle obtus formée par les N° 6 à 10. Il ne restait plus qu’une récalcitrante… notre « Maison des Dragons ».

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Plan de la place Notre-Dame en 1774, avec report des préconisations du plan d’alignement….

Si le contexte est connu, les circonstances qui conduisirent à la mutilation de l’édifice ne le sont pas. Y eut-il demande comminatoire de la mairie ou plutôt projet personnel d’un propriétaire ? C’est plutôt vers cette explication que tend l’analyse des opérations effectuées, dans les années 1890 semble-t-il. Cette date se déduit de celle du cliché d’Eugène Durand (avant 1888) et d’une lettre écrite en 1930 par le président du syndicat d’initiative de Cluny. Il y indique que « la façade a été réparée (sic) maladroitement, il y a environ 40 ans », ce qui place cette « réparation » dans la décennie 1890.

Le forfait est documenté par plusieurs clichés. Le premier, dû à Lucien Bégule, montre la façade étayée, alors que la démolition commence : trois ouvriers sont à l’œuvre, perchés sur un échafaudage placé contre le revers de la façade. Le coussinet gauche de la baie gît aux pieds de celui qui est visible au droit de la fenêtre. Au sol, plusieurs assises de pierres côtoient poutres et chevrons, sans doute une sablière et une poutre chanfreinée, qui pourrait être celle d’un quatre-de-chiffre (assemblage de trois pièces de charpente en forme de quatre).

Le second montre le menuisier, vraisemblable propriétaire, en train de confectionner les menuiseries destinées à clore les baies du nouveau rez-de-chaussée - celles qui sont toujours en place. La reconstruction est récente, car si la porte fenêtre a bien été prévue dans la claire-voie, le balcon n’est pas encore posé.

Cliché Lucien Bégule, vers 1890.jpg

Cliché Lucien Bégule, vers 1890, MH 51l00917_p.

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Cliché Eugène Durand, avant 1888, MH 6233.
On notera que ce cliché servit à imprimer la carte postale

de l’illustration ci-dessus

Photographie de la façade reconstruite, vers 1890.jpg

Photographie de la façade reconstruite, vers 1890. Collection Guy Bellot

Le souhait de disposer de larges baies vitrées donnant une lumière abondante à l’atelier de menuiserie n’est elle pas la motivation décisive d’une opération qui dut être coûteuse ? L’hypothèse est d’autant plus fondée qu’une autre intervention pourrait avoir eu la même origine : dans l’actuelle façade arrière, la grande arcade du rez-de-chaussée fut remplacée par un vaste percement rectangulaire couvert par des poutres : cette transformation – si elle est bien contemporaine de la reconstruction de la façade – concourrait au bon éclairement recherché .


Au total, le propriétaire de l’époque se livra en fait à une véritable reconstruction qui affecta la façade sur la rue et la plus grande partie de celle donnant sur la cour actuelle. La première fut démontée en totalité puis réédifiée, la reconstruction faisait pivoter le plan de la façade de 2°30' autour du coin nord-est et le coin sud-est était reculé de 30 cm environ de façon à aligner les deux façades. Seuls la claire-voie et les deux cordons ont été intégralement conservés.

Après cette opération, l’état de la claire-voie restait satisfaisant malgré quelques atteintes, décrites par l’architecte en chef Jules Tillet, en 1931 (cf. dossier in fine) : quelques arêtes étaient épaufrées, les faces avant des bases du pilier aux dragons et des deux colonnettes qui l’encadrent avaient été ragréées au ciment prompt et quelques raccords pratiqués sur les rinceaux de la face avant de ce pilier. La tête du dragon de droite, incomplète, fut réparée au ciment prompt. Pour autant, d’autres menaces allaient bientôt peser sur la maison. 

De graves menaces sur sa claire-voie

 

En effet, la « chasse aux antiquités de Cluny » battait son plein entre les deux guerres mondiales, dans le contexte d’appauvrissement décrit en introduction. Vers 1930, un antiquaire fit une proposition au propriétaire du 8, rue de la Barre, avançant une somme inconnue pour acheter la claire-voie. Elle dut sembler alléchante, puisque celle-ci, mademoiselle Desroches allait se laisser tenter, quand l’affaire parvint aux oreilles d’un défenseur du patrimoine clunisois, le pharmacien Léon Daclin, qui fut maire de la ville et dirigea le Syndicat d’initiative et de défense des intérêts de Cluny et de sa région. Il intervint vigoureusement, sollicita le préfet et obtint des enquêtes de l’administration. Celles-ci aboutirent au classement de la claire-voie au titre des Monuments historiques : il est curieux que seul ce morceau ait été ainsi protégé, mais, outre la méconnaissance des autres vestiges conservés à l’intérieur, il faut souligner la conception de l’époque visait à protéger ce qui semblait exceptionnel, et ici était le plus visible… et le plus menacé.

Annexe

Dossier établi pour le classement de « la claire-voie à colonnettes gothiques » (sic) comme M. H. par décret en date du 13.10.1931
Dossier de protection, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont, Val-de-Marne, 94220 
* Lettre du préfet de Saône-et-Loire (25.10.1930) demandant la mise en oeuvre de la procédure prévue par l’article 1 de la loi du 31.12.1913, « en vue d’éviter l’enlèvement » de la claire-voie qui avait trouvé un acquéreur ;
* Lettre du président du Syndicat d’initiative et de défense des intérêts de Cluny et de sa région (24.10.1930) « à l’appui d’une demande de classement ». Il y précise que « la façade a été réparée maladroitement (sic) il y a environ 40 ans » ;
* Lettre de protestation du propriétaire, mademoiselle Desroches (16.11.1930), demandant une indemnité la dédommageant du préjudice qui s’ensuivra de la mesure de protection de la claire-voie ;
* Rapport de l’architecte en chef Jules Tillet à la commission des M. H. (3.01.1931) proposant le classement. La commission demande un supplément d’enquête, à effectuer sur place par messieurs Édouard Malo et Jules Tillet.
* Lettre de l’architecte en chef Jules Tillet (24.4.1931) confirmant l’intérêt de la claire-voie.
La claire-voie fut classée Monument historique par décret en du 13.10.1931.
* Attribution d’une somme de vingt mille francs à mademoiselle Desroches (18.12.1931).

Épilogue


La dette de la « maison des Dragons » à l’égard du sauveur de sa claire-voie justifie que sa mémoire soit ici honorée.

Léon Daclin (1867-1939)
Né à Salins en 1867, Léon Daclin fit des études à l’École supérieure de pharmacie de Nancy et, à 25 ans, ouvrit une officine à Cluny. Pleinement devenu Clunisois de cœur, il sera maire et président du Syndicat d’initiative. Homme d’action autant qu’érudit, il a laissé des travaux scientifiques, notamment sur l’histoire ou l’archéologie de Cluny. Cluny lui doit la conservation de maisons romanes, la restauration de la porte Saint-Mayeul et la protection de quelques vestiges de l’abbaye convoités par des antiquaires.

(1) Sur l’histoire du lapidaire civil clunisois, voir Pierre Garrigou Grandchamp, Jean-Luc Maréchal, Jean-Denis Salvèque, Des Pierres et des Hommes, Numéro spécial du Bulletin du Centre d’Études Clunisiennes, 2010.

(2) Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont, Dossier de protection : Dossier établi pour le classement de « la claire-voie à colonnettes gothiques » comme M.H. par décret en date du 13.10.1931 (Lettre du président du Syndicat d'initiative et de défense des intérêts de Cluny et de sa région (24.10.1930) « à l'appui d'une demande de classement »).

(3) On notera qu’il faut probablement également attribuer la construction de la grande arcade en brique, à l’étage de la façade arrière, à la même campagne. Servant d’arc de décharge, elle soulage la charge à faire porter par les poutres couvrant la baie du rez-de-chaussée. 

(4)  20 000 F valent, en parité de pouvoir d’achat, 12 350 € (coefficient de conversion 0,6172, fourni par L’INSEE).

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